Carrière longue et décote : peut-on partir sans tous ses trimestres ?

Carrière longue et décote : peut-on partir sans tous ses trimestres ?

Article mis à jour le 1 octobre, 2025

Réponse express — Carrière longue & décote

Non. Le départ anticipé pour carrière longue n’est possible qu’à taux plein.

Si vous n’avez pas tous vos trimestres cotisés ou réputés cotisés, vous ne pouvez pas partir en carrière longue avec décote.

Que faire si des trimestres manquent ?

  • Continuer à travailler jusqu’à valider les trimestres nécessaires.
  • Faire régulariser les périodes oubliées (emploi, service national, maternité, maladie, chômage indemnisé…).
  • Étudier un rachat de trimestres ciblé (études, années incomplètes, apprentissage) après simulation.
  • Utiliser les trimestres réputés cotisés dans les limites prévues (maladie, chômage, maternité, invalidité, AVPF/aidants, C2P…).
  • À défaut, partir à l’âge légal avec décote (hors carrière longue) ou attendre 67 ans pour le taux plein automatique.

Réflexes utiles : vérifiez votre relevé de carrière, demandez l’attestation carrière longue (dès 55 ans) et simulez votre date/montant (Info Retraite / M@rel) avant toute décision.

À retenir : carrière longue = départ anticipé sans décote ⟶ conditions de début d’activité + durée d’assurance complète.

Un doute sur vos trimestres ? Un conseiller retraite vérifie votre éligibilité en 15 min.

Prendre un RDV gratuit

Depuis la réforme des retraites, la question de la carrière longue fait l’objet de nombreuses interrogations. Beaucoup d’assurés qui ont commencé à travailler très jeunes espèrent partir avant l’âge légal. Mais une question revient souvent : si je n’ai pas tous mes trimestres, puis‑je partir en carrière longue avec une décote ? Pour y voir plus clair, cet article détaillé fait le point sur les conditions à remplir, sur la manière dont la décote est calculée, sur l’absence de décote en cas de départ pour longue carrière et sur les options possibles lorsque les trimestres manquent. Des exemples concrets, des explications claires et une foire aux questions vous aideront à préparer au mieux votre départ en retraite.

Thèmes abordés

retraite carrière longue decote trimestres

Avant d’entrer dans le vif du sujet, voici un aperçu des principaux thèmes que nous traiterons :

  • Retraite anticipée pour carrière longue : définition, enjeux et conditions générales.
  • Trimestres cotisés et réputés cotisés : quelles périodes sont prises en compte ?
  • Décote et surcote : explications des mécanismes et modalités de calcul.
  • Compatibilité entre carrière longue et décote : pourquoi il n’y a pas de décote en cas de départ anticipé pour longue carrière.
  • Options en cas de trimestres manquants : rachat de trimestres, prolongation d’activité, prise en compte des périodes assimilées, etc.
  • Rachat de trimestres : principes, coût et stratégies.
  • Cas particuliers et dispositifs spécifiques : invalidité, handicap, parents d’au moins trois enfants, agents de la fonction publique, travailleurs indépendants.
  • Impact sur les retraites complémentaires : Agirc‑Arrco, RCI, RAFP.
  • Conseils pratiques et recommandations : préparer son relevé de carrière, simuler son départ, optimiser la fin de carrière.

En lisant attentivement cet article, vous aurez une compréhension approfondie des règles applicables en 2025 et des démarches à accomplir pour bénéficier d’un départ anticipé au titre de la carrière longue.

Comprendre la retraite anticipée pour carrière longue

Comprendre la retraite anticipée pour carrière longue

Le dispositif de retraite anticipée pour carrière longue a été créé pour permettre à ceux qui ont commencé à travailler tôt de partir avant l’âge légal tout en bénéficiant d’une pension à taux plein. Il s’adresse aux personnes qui ont commencé leur activité professionnelle avant 16, 18, 20 ou 21 ans et qui justifient d’un nombre important de trimestres cotisés ou réputés cotisés. Ce mécanisme est distinct d’autres départs anticipés (invalidité, incapacité permanente, carrière pénible, etc.) et possède ses propres conditions.

Pourquoi un dispositif spécifique ?

L’idée derrière la retraite pour carrière longue est de reconnaître l’usure professionnelle associée à une entrée précoce dans la vie active. Les réformes successives ont repoussé l’âge légal de départ en retraite : depuis 2023, cet âge passe progressivement à 64 ans pour les générations nées en 1968 et après, avec une augmentation de la durée d’assurance requise jusqu’à 172 trimestres (43 années). Ceux qui ont commencé à travailler à 15 ou 16 ans se retrouvent ainsi à devoir cotiser bien plus longtemps que ceux qui ont commencé leur carrière à 25 ans. Le dispositif « carrière longue » leur permet donc de partir plus tôt sans décote, à condition de remplir certains critères.

Conditions d’éligibilité

Les conditions à respecter se divisent en deux grandes catégories : une condition de début d’activité et une condition de durée d’assurance.

  1. Début d’activité avant un certain âge : selon la génération et la date à laquelle on souhaite partir, il faut avoir validé 4 ou 5 trimestres avant la fin de l’année de ses 16, 18, 20 ou 21 ans.
    • 5 trimestres avant la fin de l’année des 16 ans permettent en principe un départ à 58 ans.
    • 5 trimestres avant la fin de l’année des 18 ans donnent droit à un départ à 60 ans.
    • 5 trimestres avant la fin de l’année des 20 ans rendent possible un départ à entre 60 et 62 ans, selon la génération.
    • 5 trimestres avant la fin de l’année des 21 ans (ou 4 trimestres si l’on est né au dernier trimestre de l’année) permettent un départ à 63 ans.
  2. Durée d’assurance cotisée : il faut avoir validé un nombre de trimestres cotisés (ou réputés cotisés) correspondant à la durée d’assurance nécessaire pour le taux plein dans sa génération. Pour les générations nées à partir de 1965, la durée requise est de 172 trimestres (43 années), mais elle est légèrement inférieure pour les générations précédentes (169 ou 170 trimestres pour ceux nés entre 1961 et 1964). Seuls sont pris en compte les trimestres « cotisés », c’est‑à‑dire obtenus en contrepartie de versements de cotisations vieillesse. Toutefois, un certain nombre de trimestres assimilés sont réputés cotisés.
Conditions réunies ou presque ?

Faites valider vos trimestres cotisés/réputés cotisés et obtenez votre plan de départ personnalisé.

Je vérifie mon éligibilité

Trimestres cotisés et réputés cotisés

Par « trimestres cotisés », on entend les périodes pour lesquelles vous avez versé des cotisations à un régime de retraite (régime général, régimes agricoles, régimes de la fonction publique, etc.). Tous les trimestres validés ne sont pas retenus dans le cadre de la carrière longue : seuls les trimestres cotisés et quelques trimestres assimilés limités (appelés trimestres réputés cotisés) sont comptabilisés. Voici les principales périodes assimilées retenues :

  • Service national : jusqu’à 4 trimestres.
  • Périodes de chômage indemnisé : jusqu’à 4 trimestres (et périodes d’activité partielle indemnisées depuis mars 2020, dans la même limite).
  • Périodes de maladie, accident du travail ou maternité : 4 trimestres pour maladie ou accident, mais toutes les périodes indemnisées au titre de la maternité (ainsi que de l’adoption) sont prises en compte.
  • Pension d’invalidité : jusqu’à 2 trimestres.
  • Assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) ou des aidants (AVA) : jusqu’à 4 trimestres.
  • Rachats de trimestres : certains rachats spécifiques (années d’apprentissage couvertes entre 1972 et 2013, versements pour la retraite antérieurs à 2006, etc.) peuvent être comptabilisés.
  • Versements pour la retraite des apprentis : pour les contrats conclus entre juillet 1972 et décembre 2013, les trimestres rachetés peuvent compter pour la durée cotisée.
  • Périodes de formation professionnelle ou d’apprentissage prises en charge par l’État : elles sont retenues comme trimestres cotisés si les cotisations ont été payées.

Ces périodes, bien que considérées comme « cotisées » dans le cadre du dispositif, sont strictement limitées. Pour tous les départs prenant effet à partir du 1er septembre 2023, certains rachats de cotisations ne sont plus retenus (notamment les rachats dits « affiliation tardive », « activité hors de France », « travail pénal » et « rapatriés »). Par ailleurs, les trimestres acquis via la majoration pour enfants ne sont pas pris en compte pour la durée cotisée nécessaire au départ anticipé.

Exemple

Prenons l’exemple d’une personne née en 1965. Pour bénéficier d’un départ anticipé à 60 ans, elle doit avoir validé 4 trimestres avant la fin de l’année de ses 18 ans et 172 trimestres cotisés au total. Si ces deux conditions sont remplies, elle pourra partir en octobre 2025 (1er jour du mois suivant son anniversaire) avec une retraite à taux plein. Le dispositif de carrière longue ne nécessite pas d’âge légal supplémentaire ; seul compte le respect des conditions de trimestres.

En résumé, le départ anticipé pour carrière longue n’est pas automatique : il suppose de cumuler un nombre minimum de trimestres en début d’activité et d’atteindre la durée d’assurance cotisée requise. En cas de doute, il est recommandé de consulter son relevé de carrière et de solliciter une attestation de départ anticipé auprès de sa caisse de retraite.

La décote : fonctionnement et calcul

La décote : fonctionnement et calcul

La décote est une réduction du taux de calcul de la pension de retraite de base lorsque l’assuré part en retraite avant d’avoir réuni tous les trimestres nécessaires et avant l’âge du taux plein automatique (fixé à 67 ans pour les générations les plus récentes). Elle vise à encourager les assurés à cotiser suffisamment longtemps pour bénéficier d’une retraite complète.

Décote dans le régime général

Dans le régime général des salariés, la retraite de base est calculée selon un taux plein de 50 % du salaire annuel moyen (SAM) lorsque l’assuré remplit l’une des deux conditions suivantes :

  • Il a atteint la durée d’assurance requise pour sa génération.
  • Il atteint l’âge d’annulation de la décote (67 ans pour les générations nées après 1957).

Si l’assuré part avant 67 ans sans avoir tous ses trimestres, un coefficient de minoration s’applique. La loi prévoit que le taux de retraite (50 %) est diminué de 0,625 % par trimestre manquant, dans la limite de 20 trimestres. Autrement dit, la réduction maximale est de 12,5 % (20 × 0,625 %) et le taux de calcul de la pension peut descendre jusqu’à 37,5 %. Le nombre de trimestres manquants pris en compte est le plus favorable entre :

  1. Le nombre de trimestres restant pour atteindre la durée d’assurance requise.
  2. Le nombre de trimestres restant avant d’atteindre 67 ans.

Ainsi, si une personne a validé 162 trimestres sur les 172 nécessaires et qu’elle part à 63 ans, il lui manque 10 trimestres pour le taux plein et 16 trimestres pour atteindre 67 ans. On retient le nombre le plus faible (10), ce qui entraîne une décote de 6,25 % (10 × 0,625 %) et un taux de calcul de 43,75 % (50 % – 6,25 %). Cette réduction est définitive : elle n’est pas annulée lorsque l’assuré atteint l’âge du taux plein.

Lire  Transition de la pension d'invalidité à la retraite

Décote dans la fonction publique

Pour les fonctionnaires, le principe est semblable mais les paramètres diffèrent. La pension de base (servie par le Service des retraites de l’État ou la CNRACL selon le corps d’appartenance) est calculée sur la base d’un taux plein de 75 % du dernier traitement indiciaire. La décote est de 1,25 % par trimestre manquant, dans la limite de 20 trimestres. Elle s’applique lorsque l’agent part sans réunir la durée d’assurance requise et avant l’âge d’annulation de la décote (67 ans pour la catégorie sédentaire ou un âge spécifique pour les catégories actives). Si l’agent part à l’âge du taux plein automatique, aucune décote n’est appliquée, même s’il lui manque des trimestres ; la pension est alors calculée au prorata des trimestres acquis.

Décote et retraite complémentaire

La décote ne touche pas seulement la retraite de base. Dans le régime général, elle a également un impact sur la retraite complémentaire Agirc‑Arrco. Le calcul de la retraite complémentaire des salariés repose sur un système de points : la pension est égale au nombre de points accumulés multiplié par la valeur du point. Si l’assuré part avec une décote, un abattement est appliqué au nombre de points, selon le nombre de trimestres manquants ou d’années restantes avant 67 ans. Plus l’assuré est éloigné du taux plein, plus la réduction est importante, mais elle est plafonnée pour que le critère retenu soit le plus favorable. Pour les travailleurs indépendants affiliés au RCI (Régime complémentaire des indépendants), un mécanisme semblable existe : un abattement est appliqué à chaque catégorie de points en fonction du nombre de trimestres manquants.

Attention au cumul emploi‑retraite et au minimum contributif

Partir avec une décote a également des conséquences sur l’accès à certains dispositifs. Par exemple, ceux qui liquident leur retraite avec un taux réduit ne peuvent pas bénéficier du cumul emploi‑retraite sans plafond : leurs revenus d’activité après la retraite restent plafonnés. De même, le minimum contributif (Mico), qui garantit un niveau minimal de pension aux assurés ayant cotisé toute leur carrière, n’est accordé que si la retraite est liquidée au taux plein. Un départ avec décote exclut donc automatiquement l’accès au Mico. Ces dispositions soulignent l’intérêt d’atteindre la durée d’assurance requise ou l’âge d’annulation de la décote avant de liquider sa pension.

Passez à l’action avant de perdre des droits

Validez vos trimestres, évitez la décote et sécurisez votre départ en carrière longue.

Prendre RDV avec un conseiller

Carrière longue et décote : incompatibilité totale

Beaucoup se demandent si, dans le cadre de la carrière longue, il est possible de partir avec une décote lorsque l’on n’a pas tous ses trimestres. La réponse est sans ambiguïté : non. Le dispositif de carrière longue permet un départ anticipé uniquement à taux plein. Autrement dit, pour bénéficier du départ avant l’âge légal, vous devez impérativement réunir le nombre de trimestres requis (cotisés ou réputés cotisés). Le législateur a choisi de ne pas appliquer de décote dans ce cadre ; c’est la raison pour laquelle on parle d’un dispositif à taux plein. Si vous n’avez pas assez de trimestres, vous avez deux possibilités :

  1. Continuer à travailler jusqu’à valider les trimestres manquants.
  2. Attendre l’âge légal (qui sera de 64 ans pour les générations nées à partir de 1968) ou l’âge du taux plein automatique (67 ans). Dans ce cas, vous pourrez liquider votre retraite avec une décote (ou sans décote si vous atteignez 67 ans), mais vous ne bénéficierez plus du dispositif carrière longue.

Pourquoi pas de décote en carrière longue ?

L’objectif de la carrière longue est d’accorder un départ anticipé à ceux qui ont cotisé longtemps. En contrepartie, les bénéficiaires doivent avoir effectué une durée d’assurance complète. Le législateur a donc exclu l’option de la décote : si vous ne remplissez pas les conditions, vous ne pouvez pas partir avant l’âge légal. La règle a été confirmée par l’Assurance retraite et par le Service des retraites de l’État : « Aucune décote n’est applicable dans le cadre du dispositif de carrière longue. » En revanche, certaines générations bénéficient d’une clause de sauvegarde : pour les assurés nés entre septembre 1961 et décembre 1963 ayant 168 trimestres cotisés avant septembre 2023, la retraite est calculée sur la base des trimestres exigés à partir de septembre 2023. En pratique, cela peut conduire à une proratisation (pension proportionnelle à la durée d’assurance), mais jamais à une décote.

Exemple de proratisation sans décote

Imaginons une personne née le 5 décembre 1962, ayant commencé à travailler avant 20 ans et totalisant 168 trimestres au 1er septembre 2023. La réforme impose désormais 170 trimestres pour la génération 1962. Grâce à la clause de sauvegarde, cette personne peut demander une retraite anticipée pour carrière longue dès qu’elle remplit les conditions applicables avant la réforme, même si deux trimestres manquent par rapport à la nouvelle durée d’assurance. La pension sera proratisée sur la base de 168 trimestres (168 / 170 = 0,988), mais il n’y aura pas de décote appliquée au taux de calcul. Ce mécanisme évite une double pénalisation.

Conséquences pratiques

La principale conséquence de cette règle est que tant que vous n’avez pas validé la durée requise, votre départ en carrière longue est impossible. Il ne s’agit pas d’une option avec pénalité mais d’un droit conditionnel. Ainsi :

  • Si vous validez tous vos trimestres après l’âge minimum prévu (exemple : 60 ans), vous pourrez partir en carrière longue à la date d’obtention de votre dernier trimestre, même si cela vous amène à 60 ans et quelques mois.
  • Si vous ne parvenez pas à réunir la durée d’assurance requise avant l’âge légal (64 ans), le dispositif carrière longue devient caduc. Vous aurez alors la possibilité de liquider votre retraite avec décote (avant 67 ans) ou sans décote (à partir de 67 ans), mais le départ anticipé ne sera plus possible.
  • Pour les fonctionnaires, le principe est identique : la carrière longue permet un départ anticipé avec pension calculée au taux plein (75 %). Aucune décote ne s’applique dans ce cadre, mais la durée d’assurance doit être complète.

Que faire si je n’ai pas tous mes trimestres ?

Que faire si je n’ai pas tous mes trimestres ?

Nombreux sont ceux qui approchent de l’âge minimal de départ en carrière longue sans avoir validé l’ensemble des trimestres requis. Il existe plusieurs leviers pour rattraper ces trimestres ou optimiser sa situation.

Continuer ou reprendre une activité salariée

La solution la plus évidente est de continuer à travailler. Chaque trimestre travaillé vous permet de valider un trimestre supplémentaire (sous réserve de cotiser sur un salaire au moins égal à 150 fois le Smic horaire). Si vous exercez à temps partiel, la validation peut prendre plus de temps : il faut vérifier le montant total des rémunérations pour valider un trimestre. N’hésitez pas à solliciter votre caisse de retraite pour connaître le nombre de trimestres validés et ceux manquants. Cette démarche est gratuite via l’espace personnel Info Retraite.

Demander la régularisation des périodes manquantes

Avant d’envisager un rachat, assurez‑vous que votre relevé de carrière est complet. Il arrive que des périodes d’emploi, de service national ou de maternité n’apparaissent pas. À partir de 55 ans, vous pouvez demander une régularisation : votre caisse de retraite examinera les justificatifs et rajoutera les trimestres manquants. Cette étape est essentielle pour éviter un rachat inutile. La régularisation est particulièrement pertinente pour les périodes d’apprentissage, de stage, d’emploi à l’étranger ou d’activité indépendante.

Racheter des trimestres

Le rachat de trimestres, aussi appelé « versement pour la retraite », permet de compléter sa durée d’assurance en payant des cotisations supplémentaires. Il existe plusieurs types de rachats :

  1. Rachat d’études supérieures : vous pouvez racheter jusqu’à 12 trimestres correspondant à des années d’études supérieures non cotisées. Le coût varie selon votre âge, votre revenu et l’option choisie (rachat pour le taux ou pour le taux et la durée). Racheter pour la durée seule réduit le coût mais ne permet pas d’améliorer le taux de calcul (utile pour ceux visant la carrière longue, puisque la retraite sera de toute façon liquidée à taux plein). Le rachat pour le taux et la durée est plus cher mais permet d’éviter la décote si l’on n’atteint pas l’âge du taux plein.
  2. Rachat d’années incomplètes ou assimilées : ce dispositif permet de racheter des années au cours desquelles vous avez cotisé moins de quatre trimestres (par exemple, années d’apprentissage, périodes d’activité réduite). Les conditions varient selon la date de la demande et l’année concernée. Les rachats effectués après octobre 2008 pour des périodes après l’année civile des 17 ans ne sont plus retenus pour la durée cotisée nécessaire à la carrière longue.
  3. Rachat de trimestres pour le compte professionnel de prévention (C2P) : les salariés exposés à des facteurs de pénibilité peuvent bénéficier de points sur leur compte professionnel de prévention, convertibles en trimestres. Ces trimestres sont considérés comme cotisés pour la carrière longue.
  4. Rachat de cotisations volontaires : certains travailleurs indépendants ou professions libérales peuvent racheter des années au titre de la cotisation volontaire. Ces rachats comptent en partie dans la durée cotisée.

Le coût du rachat de trimestres peut être élevé (plusieurs milliers d’euros par trimestre) mais il est déductible du revenu imposable pour ceux relevant du régime général. Avant de s’engager, il est recommandé de réaliser une simulation sur le site de l’Assurance retraite ou de consulter un conseiller spécialisé. Le rachat peut être rentabilisé si vous êtes proche du départ en carrière longue et qu’il vous manque peu de trimestres.

Utiliser les périodes assimilées et réputées cotisées

Nous l’avons vu, certaines périodes peuvent être comptabilisées comme « réputées cotisées » dans la limite de 4 trimestres pour le service national, le chômage indemnisé, la maladie ou l’invalidité, ainsi que 2 trimestres pour la pension d’invalidité et 4 trimestres pour l’AVPF ou l’AVA. Les périodes de maternité sont intégralement prises en compte, ainsi que certaines périodes d’apprentissage et de formation professionnelle financées par l’État. Si vous avez connu des périodes de chômage ou de maladie, vérifiez qu’elles figurent bien dans votre relevé de carrière et qu’elles sont comptabilisées dans le quota. N’oubliez pas que les périodes de majoration de durée d’assurance pour enfants ne sont pas prises en compte dans la durée cotisée pour carrière longue.

Lire  Le rachat de trimestres pour carrière longue

Anticiper par une retraite progressive ou un cumul emploi‑retraite

Si vous souhaitez lever le pied tout en continuant à cotiser, la retraite progressive est une option. Elle permet de travailler à temps partiel tout en percevant une fraction de sa retraite et en continuant à acquérir des trimestres cotisés. Vous pouvez ensuite basculer sur le dispositif de carrière longue dès que les conditions sont remplies. À l’inverse, si vous avez validé vos trimestres mais que vous ne souhaitez pas prendre votre retraite immédiatement, vous pouvez poursuivre votre activité et bénéficier d’une surcote : chaque trimestre travaillé au‑delà de la durée d’assurance requise augmente votre pension de 1,25 %. Cela peut compenser l’absence d’abattement sur la retraite complémentaire.

S’informer régulièrement et utiliser les simulateurs en ligne

Il est recommandé de consulter régulièrement son compte retraite sur le site officiel Info Retraite. Vous y trouverez votre relevé de carrière, le nombre de trimestres validés et la durée cotisée retenue pour la carrière longue. Le simulateur M@rel proposé par l’Assurance retraite ou les simulateurs de la Caisse des dépôts peuvent vous aider à estimer votre date de départ et le montant de votre pension. À partir de 55 ans, vous pouvez demander l’attestation de départ anticipé pour carrière longue, qui confirme que vous remplissez les conditions. Cette attestation est indispensable pour présenter sa demande de retraite anticipée.

Rachat de trimestres : conditions et coût

Rachat de trimestres : conditions et coût

Le rachat de trimestres est une solution pour ceux qui ne réunissent pas la durée d’assurance requise et souhaitent éviter la décote ou valider un départ anticipé. Toutefois, il convient de bien comprendre les conditions et le coût avant de se lancer.

Rachat pour études supérieures

Les personnes ayant réalisé des études supérieures peuvent racheter jusqu’à 12 trimestres correspondant à des années d’études supérieures non cotisées. L’option taux et durée permet de racheter des trimestres qui amélioreront à la fois la durée d’assurance et le taux de calcul, évitant ainsi la décote. L’option durée seule (moins coûteuse) est suffisante pour ceux qui visent la carrière longue car le taux plein sera de toute façon appliqué. Le coût dépend :

  • de votre âge au moment de la demande (plus le demandeur est jeune, moins le coût est élevé) ;
  • de vos revenus professionnels (revenu soumis à cotisations vieillesse) ;
  • du nombre de trimestres rachetés.

Les demandes de rachat se font auprès de votre caisse de retraite (Carsat ou MSA pour les salariés et non‑salariés agricoles, CIPAV, etc.). Un devis personnalisé vous sera envoyé et vous aurez plusieurs mois pour accepter ou refuser. Les montants versés pour le rachat sont déductibles du revenu imposable dans la limite des règles fiscales en vigueur.

Rachat de périodes d’apprentissage et années incomplètes

Les années d’apprentissage réalisées entre juillet 1972 et décembre 2013 peuvent faire l’objet d’un rachat spécifique. Depuis la réforme de 2023, ces rachats sont retenus comme trimestres cotisés pour la carrière longue, ce qui représente une opportunité pour ceux qui ont fait un apprentissage avant 2014. De même, vous pouvez racheter des années où vous n’aviez pas validé 4 trimestres (activité réduite, temps partiel, stage) pour compléter votre durée d’assurance. Cependant, les rachats réalisés après le 13 octobre 2008 pour des périodes postérieures à l’année civile de vos 17 ans ne sont plus retenus pour la durée cotisée dans le cadre de la carrière longue.

Compte professionnel de prévention (C2P)

Les salariés exposés à des facteurs de pénibilité (travail de nuit, travaux en équipes successives, postures pénibles, etc.) peuvent accumuler des points sur un compte professionnel de prévention. Ces points peuvent être convertis en trimestres pour partir en retraite anticipée. Chaque tranche de 25 points permet d’obtenir un trimestre de majoration de durée d’assurance. Dans le cadre de la carrière longue, ces trimestres peuvent être comptabilisés comme réputés cotisés, ce qui peut accélérer le départ.

Rachat volontaire pour les indépendants et libéraux

Les travailleurs indépendants peuvent également racheter des trimestres. Le coût et les modalités varient en fonction de la caisse (CPSTI, CIPAV, etc.) et du niveau de revenu. Les professions libérales affiliées à la CIPAV ont la possibilité de racheter des années en versant des cotisations supplémentaires. Dans tous les cas, il est recommandé de consulter un conseiller retraite ou un expert-comptable pour évaluer la pertinence du rachat.

Est-ce rentable ?

La rentabilité d’un rachat de trimestres dépend de votre situation : âge, niveau de salaire, nombre de trimestres manquants et espérance de vie. En règle générale, plus vous êtes jeune au moment du rachat, plus le coût est intéressant par rapport aux droits futurs. Toutefois, racheter des trimestres pour bénéficier d’un départ anticipé en carrière longue peut être coûteux si vous êtes proche de l’âge légal et que vous ne comptez pas poursuivre votre activité longtemps. Une simulation de votre pension avec et sans rachat est indispensable pour prendre une décision éclairée.

Surcote et autres dispositifs d’optimisation

Surcote et autres dispositifs d’optimisation

Surcote en travaillant au‑delà de la durée d’assurance

Lorsque vous continuez à travailler au‑delà de la durée d’assurance requise, vous bénéficiez d’une surcote. Dans le régime général, la surcote est de 1,25 % par trimestre supplémentaire travaillé au‑delà de l’âge légal (ou de l’âge minimal applicable dans le cadre de la carrière longue) et de la durée d’assurance requise. Cette majoration s’applique au taux de calcul de la retraite de base et augmente la pension de façon durable. Dans certains cas, la surcote peut compenser l’absence d’abattement sur la retraite complémentaire.

Retraite progressive

La retraite progressive permet de percevoir une partie de sa pension tout en continuant à travailler à temps partiel (entre 40 % et 80 % d’un temps plein). Elle est accessible dès l’âge légal (ou deux ans avant l’âge légal depuis 2023), à condition de justifier d’au moins 150 trimestres. Elle peut être intéressante pour ceux qui ne souhaitent pas arrêter totalement leur activité et désirent continuer à cotiser afin d’atteindre les conditions de la carrière longue ou d’éviter la décote. Les trimestres travaillés durant la retraite progressive sont comptabilisés pour la durée d’assurance.

Cumul emploi‑retraite

Le cumul emploi‑retraite autorise la reprise d’une activité après la liquidation de la pension. Si vous partez avec une retraite à taux plein, vous pouvez cumuler vos revenus d’activité et votre pension sans plafond (cumul emploi‑retraite total). Si vous partez avec une décote, le cumul est plafonné. Dans le cadre de la carrière longue, puisque le départ se fait à taux plein, le cumul emploi‑retraite total est possible. Toutefois, il ne permet plus d’acquérir de nouveaux droits à la retraite depuis 2015.

Dispositifs spécifiques pour la fonction publique

Outre la carrière longue, la fonction publique propose d’autres départs anticipés : invalidité, parent de trois enfants, handicap, etc. Dans ces cas, la pension est calculée sans décote mais parfois proratisée selon la durée d’assurance. Pour les agents actifs (police, pénitentiaire, etc.), l’âge légal et l’âge du taux plein sont plus bas. Les dispositifs diffèrent selon les statuts, d’où l’importance de consulter la CNRACL ou le Service des retraites de l’État pour obtenir une information précise.

Cas particuliers et situations spécifiques

retraite Cas particuliers et situations spécifiques

Invalidité et handicap

Les personnes reconnues invalides ou handicapées bénéficient de règles plus favorables. Une pension d’invalidité peut être servie à tout âge sans condition de durée, et aucune décote n’est appliquée. Les personnes ayant un taux d’incapacité permanente d’au moins 50 % peuvent partir en retraite anticipée à partir de 55 ans, sous réserve d’avoir validé un nombre de trimestres suffisant pendant leur période de handicap. La pension est alors calculée au taux plein (50 % dans le régime général, 75 % dans la fonction publique), sans décote, et il n’y a pas de condition de début d’activité précoce.

Parents d’au moins trois enfants ou d’un enfant handicapé

Les agents de la fonction publique ayant au moins trois enfants ou un enfant reconnu handicapé (au moins 80 %) peuvent obtenir une retraite anticipée. Dans ce cas, il suffit d’avoir accompli 15 ans de services et d’avoir interrompu ou réduit son activité pour élever l’enfant. La pension est calculée au taux plein et aucune décote n’est appliquée, mais il n’y a pas d’avantage à la durée cotisée excédentaire. Ces dispositions ne s’appliquent pas dans le régime général des salariés, où les parents d’au moins trois enfants n’ont plus de possibilité de départ anticipé.

Régimes spéciaux et travailleurs indépendants

Les règles relatives à la décote et à la carrière longue s’appliquent différemment dans certains régimes spéciaux (SNCF, RATP, mines, etc.). Dans la plupart de ces régimes, il existe des dispositifs spécifiques de départ anticipé, et la notion de décote peut prendre une forme différente (abattement sur le salaire de référence, diminution du nombre de points, etc.). Les travailleurs indépendants (artisans, commerçants, professions libérales) relèvent quant à eux des régimes de base gérés par la Sécurité sociale des indépendants (SSI) ou leurs caisses spécifiques. Ils peuvent bénéficier du départ anticipé pour carrière longue dans les mêmes conditions que les salariés (à la différence près que la validation des trimestres dépend du chiffre d’affaires déclaré). La retraite complémentaire des indépendants (RCI) applique un abattement en cas de décote, mais le départ en carrière longue se fait à taux plein.

Carrières à l’étranger et périodes assimilées

Si vous avez travaillé à l’étranger, certains accords internationaux prévoient la totalisation des périodes de travail pour atteindre la durée d’assurance requise. Cependant, seules les périodes cotisées en France comptent pour la carrière longue. Les périodes à l’étranger sont prises en compte pour l’ouverture du droit à la retraite, mais elles ne sont généralement pas retenues comme trimestres cotisés. Toutefois, si un accord bilatéral existe (avec les pays de l’Espace économique européen, la Suisse, le Canada, etc.), certaines périodes peuvent être reconnues comme assimilées cotisées.

Impact de la décote sur les retraites complémentaires

Impact de la décote sur les retraites complémentaires

Agirc‑Arrco et salariés du privé

La retraite complémentaire des salariés est gérée par l’Agirc‑Arrco, qui fonctionne sur un système de points. Chaque euro cotisé est converti en points selon une valeur d’achat, puis au moment de la retraite, le nombre de points est multiplié par la valeur de service. Lorsque l’assuré part avec une décote, un abattement temporaire ou définitif est appliqué :

  • En cas de départ à taux plein au régime de base mais avant l’âge d’équilibre de l’Agirc‑Arrco (l’âge d’équilibre est généralement l’âge légal augmenté de deux ans), un coefficient temporaire de solidarité de –10 % est appliqué pendant trois ans sur la retraite complémentaire. Ce dispositif vise à inciter les assurés à travailler deux années supplémentaires. Certaines situations, comme le départ en carrière longue, le handicap, l’invalidité ou le chômage de longue durée, ouvrent droit à une exonération du coefficient.
  • Si l’assuré part en retraite de base avec une décote, un abattement définitif est appliqué au nombre de points, calculé en fonction du nombre de trimestres manquants ou d’années restantes avant 67 ans. Cet abattement est permanent et réduit la pension complémentaire pour toute la durée de retraite.
Lire  Arrêter de travailler avant l'âge légal de la retraite : ce qu'il faut savoir

Dans le cadre de la carrière longue, il n’y a pas de décote et la retraite complémentaire est calculée sans abattement (sauf application du coefficient temporaire, mais celui‑ci est levé pour les départs en carrière longue). Toutefois, en cas de proratisation (clause de sauvegarde), la réduction proportionnelle de la pension de base peut avoir des effets sur certaines prestations complémentaires.

Régime complémentaire des indépendants (RCI)

La retraite complémentaire des travailleurs indépendants relève du Régime complémentaire des indépendants (RCI). Elle fonctionne également en points. En l’absence de décote, les points acquis sont intégralement convertis en pension. Si l’assuré part avec une décote (hors carrière longue), un abattement similaire à celui de l’Agirc‑Arrco s’applique en fonction du nombre de trimestres manquants ou d’années restantes avant 67 ans. Les travailleurs indépendants bénéficient aussi d’une majoration de points si la durée cotisée excède la durée d’assurance requise.

Retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP)

Les fonctionnaires disposent d’une retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP), complément de la pension principale. Le RAFP est alimenté par des cotisations sur les primes et indemnités. La pension est calculée en points, mais il n’existe pas de décote propre au RAFP : la pension est simplement proratisée si la pension principale est proratisée. En cas de départ en carrière longue sans décote, les points sont intégralement convertis en rente ou en capital (selon le nombre de points). Si la pension de base est réduite pour cause de proratisation, le montant du RAFP suit cette réduction.

Il vous manque des trimestres ?
Choisissez la meilleure option (régularisation, rachat, prolongation) avec un expert.

Trouver la meilleure stratégie

Conclusion et conseils pratiques

retraite Conclusion et conseils pratiques

Le dispositif de retraite anticipée pour carrière longue est une opportunité pour ceux qui ont commencé à travailler très jeunes et qui ont cotisé de nombreuses années. Il permet un départ avant l’âge légal sans décote, mais impose de remplir deux conditions cumulatives : une durée d’assurance validée en début de carrière et une durée totale cotisée correspondant à la durée d’assurance nécessaire au taux plein. Aucune décote n’est appliquée si ces conditions sont réunies, et il n’est pas possible de partir en carrière longue avec décote.

Si vous n’avez pas tous vos trimestres, plusieurs options s’offrent à vous :

  1. Continuer à travailler pour valider les trimestres manquants.
  2. Faire régulariser les périodes oubliées dans votre relevé de carrière.
  3. Racheter des trimestres (études supérieures, années incomplètes, apprentissage, etc.) après avoir réalisé des simulations.
  4. Utiliser les périodes réputées cotisées : service national, chômage indemnisé, maladie, maternité, invalidité, AVPF/AVA.
  5. Opter pour une retraite progressive pour cumuler activité à temps partiel et acquisition de trimestres.
  6. Privilégier la surcote en continuant à travailler au-delà de la durée requise si vous souhaitez augmenter votre pension.

Dans tous les cas, il est recommandé de consulter régulièrement votre relevé de carrière et d’utiliser les simulateurs en ligne (M@rel, Info Retraite) pour évaluer votre situation. Dès 55 ans, demandez l’attestation de départ anticipé pour carrière longue afin d’obtenir la confirmation officielle que vous remplissez les conditions. Si vous êtes travailleur indépendant ou fonctionnaire, rapprochez‑vous de votre caisse (SSI, CIPAV, CNRACL ou SRE) pour connaître les règles spécifiques applicables.

FAQ

Qu’est‑ce que le dispositif de carrière longue ?

La carrière longue est un mécanisme qui permet aux personnes ayant commencé à travailler avant 16, 18, 20 ou 21 ans et ayant validé une longue durée d’assurance de partir en retraite avant l’âge légal tout en bénéficiant d’un taux plein. Contrairement au départ classique, il ne nécessite pas d’atteindre l’âge légal de 64 ans, mais impose des conditions strictes de trimestres cotisés.

Peut‑on partir en carrière longue sans avoir tous ses trimestres ?

Non. Pour bénéficier du départ anticipé pour longue carrière, il faut impérativement avoir validé le nombre de trimestres cotisés (ou réputés cotisés) requis pour sa génération. Si vous n’avez pas tous vos trimestres, vous ne pouvez pas liquider votre retraite dans ce cadre, et aucun départ avec décote n’est possible. La seule alternative est de continuer à travailler, de racheter des trimestres ou d’attendre l’âge légal.

Quelle est la différence entre décote et proratisation ?

La décote est une réduction du taux de calcul de la pension (50 % pour le régime général, 75 % pour la fonction publique) appliquée lorsque l’assuré part sans avoir réuni la durée d’assurance requise et avant 67 ans. Elle est définitive et diminue le montant de la pension de base et des complémentaires. La proratisation consiste à calculer la pension au prorata de la durée d’assurance validée par rapport à la durée requise. Elle ne réduit pas le taux de calcul mais diminue proportionnellement la pension. Dans la clause de sauvegarde de la réforme 2023, la proratisation remplace la décote pour les départs en carrière longue.

Comment calculer la décote dans le régime général ?

On applique un coefficient de 0,625 % par trimestre manquant (dans la limite de 20 trimestres). On retient le nombre de trimestres manquants le plus faible entre la durée d’assurance nécessaire et le nombre de trimestres restants avant 67 ans. Par exemple, avec 9 trimestres manquants et un âge de 62 ans et 4 mois, la décote est de 5,625 % (9 × 0,625 %).

Existe‑t‑il une surcote pour les carrières longues ?

Oui. Si vous avez validé tous vos trimestres et continuez à travailler, vous bénéficiez d’une surcote de 1,25 % par trimestre supplémentaire. La surcote augmente votre pension de base et peut compenser la réduction de la retraite complémentaire en cas d’abattement.

Les périodes de chômage, maladie et maternité comptent‑elles pour la carrière longue ?

Oui, dans certaines limites. Le chômage indemnisé, la maladie et la pension d’invalidité sont retenus respectivement dans la limite de 4 trimestres (2 trimestres pour l’invalidité). Toutes les périodes indemnisées au titre de la maternité et de l’adoption sont prises en compte. Ces trimestres sont qualifiés de « réputés cotisés ».

Le rachat de trimestres est‑il toujours intéressant ?

Pas toujours. Le rachat de trimestres est coûteux et sa rentabilité dépend de nombreux facteurs (âge, revenu, nombre de trimestres manquants). Il peut être pertinent si vous êtes proche de la carrière longue ou si vous voulez éviter une décote importante, mais il est recommandé de faire des simulations avant de s’engager.

Quel est l’impact d’une décote sur la retraite complémentaire ?

Une décote sur la retraite de base entraîne un abattement sur la retraite complémentaire (Agirc‑Arrco ou RCI) proportionnel au nombre de trimestres manquants ou à l’écart par rapport à 67 ans. Dans le cadre de la carrière longue, il n’y a pas de décote, donc pas d’abattement complémentaire, à condition de remplir les conditions.

Y a‑t‑il des dispositions particulières pour les fonctionnaires ?

Oui. Dans la fonction publique, la décote est de 1,25 % par trimestre manquant et la pension est calculée sur la base du dernier traitement indiciaire. Les agents de la catégorie active ont un âge de départ plus tôt et des règles de calcul différentes. La carrière longue existe aussi pour les fonctionnaires : elle permet un départ anticipé au taux plein sans décote, à condition de remplir les conditions de durée de services et de durée d’assurance. Les fonctionnaires ayant au moins trois enfants, un enfant handicapé ou relevant de l’invalidité peuvent également bénéficier d’un départ anticipé sans décote.

Que se passe‑t‑il si je ne valide pas assez de trimestres avant l’âge légal ?

Si vous n’atteignez pas la durée d’assurance requise avant l’âge légal (64 ans pour les générations nées en 1968 et après), vous ne pourrez pas bénéficier de la carrière longue. Vous pourrez alors choisir :

  1. Partir à l’âge légal avec une pension proratisée et, si vous êtes salarié, un abattement temporaire sur la retraite complémentaire.
  2. Attendre 67 ans pour bénéficier du taux plein automatique sans décote, quel que soit votre nombre de trimestres (mais la pension restera proratisée). Cette solution évite la décote mais reporte d’autant votre départ.

Peut‑on cumuler carrière longue et handicap ?

Oui. Il est possible de bénéficier d’un départ anticipé pour handicap (à partir de 55 ans) si les conditions d’incapacité et de durée d’assurance sont remplies. Les trimestres cotisés pendant la période de handicap sont retenus pour la carrière longue. Toutefois, le départ anticipé pour handicap et celui pour carrière longue sont des dispositifs distincts ; il conviendra d’étudier quel dispositif est le plus avantageux dans votre situation.

Comment obtenir l’attestation de départ anticipé ?

Vous pouvez obtenir cette attestation auprès de votre caisse de retraite, généralement via votre espace personnel Info Retraite ou en contactant la Carsat. La demande peut être faite à partir de 55 ans. La caisse vérifie alors votre relevé de carrière et vous remet une attestation provisoire ou définitive selon votre date de départ envisagée. Cette attestation est indispensable pour déposer votre demande de retraite anticipée pour carrière longue.

En conclusion, partir en carrière longue sans avoir tous ses trimestres n’est pas possible. Le dispositif est strict et conditionne le départ anticipé à la validation d’une durée d’assurance complète. Mieux vaut donc anticiper, vérifier son relevé de carrière et mettre en place une stratégie (prolongation d’activité, rachat de trimestres, utilisation des périodes assimilées) pour atteindre ses objectifs.

Soyez le premier à noter ce contenu

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to Top