Écarts de pension de retraite entre les hommes et les femmes

Écarts de pension de retraite entre les hommes et les femmes

Article mis à jour le 30 octobre, 2023

L’égalité des sexes est un sujet de discussion majeur dans la société moderne, et un domaine qui nécessite une attention particulière est celui des pensions de retraite. Il existe une disparité significative entre les pensions de retraite des hommes et des femmes, une réalité qui a des implications profondes sur la qualité de vie des femmes à la retraite. Cet article se propose d’explorer cette question en profondeur, en examinant les causes de cet écart, les conséquences pour les femmes et les mesures qui ont été prises pour y remédier.

Les chiffres sont frappants. En moyenne, les femmes perçoivent une pension de retraite inférieure de 40% à celle des hommes. Cela signifie qu’après une vie de travail, les femmes se retrouvent avec une sécurité financière nettement moindre à un moment où elles en ont le plus besoin. Cette réalité est le reflet de plusieurs facteurs systémiques qui contribuent à l’inégalité des sexes dans le monde du travail et au-delà. Ces facteurs comprennent des salaires inférieurs, un emploi plus précaire, des interruptions de carrière pour s’occuper des enfants ou des proches âgés, et des primes moins fréquentes. Dans les sections suivantes, nous allons décomposer ces facteurs et examiner comment ils contribuent à cet écart de pension.

Les causes de l’écart de pension

Les salaires inférieurs des femmes

La disparité salariale entre les sexes est un phénomène bien documenté et largement reconnu. Les femmes gagnent en moyenne 22,3% de moins que leurs homologues masculins durant leur carrière. Cela est dû à une multitude de facteurs, notamment la discrimination sexiste, les stéréotypes de genre et les structures de travail qui ne tiennent pas compte des responsabilités familiales et domestiques disproportionnées des femmes. De plus, les femmes sont plus susceptibles de travailler à temps partiel, ce qui réduit encore leurs revenus globaux.

La disparité salariale a un impact direct sur les pensions de retraite des femmes. En gagnant moins tout au long de leur carrière, les femmes accumulent moins de droits à la retraite. De plus, le système de calcul de la pension, qui se base sur les 25 meilleurs salaires annuels, défavorise les femmes qui ont souvent une durée de carrière inférieure à 25 ans. En effet, ce système permet d’exclure les salaires les plus bas, condition satisfaite plus souvent pour les hommes. Par conséquent, les femmes reçoivent en moyenne une pension de 1.154 euros par mois, contre 1.931 euros pour un homme.

L’emploi précaire et le travail à temps partiel

L’emploi précaire et le travail à temps partiel sont des facteurs clés qui contribuent à l’écart de pension entre les hommes et les femmes. Les femmes sont plus susceptibles que les hommes d’occuper des emplois précaires ou à temps partiel. En effet, 30% des femmes travaillent à temps partiel, contre seulement 8% des hommes. Cette situation est souvent due à la nécessité de concilier travail et responsabilités familiales. De plus, les femmes sont plus susceptibles d’occuper des emplois moins bien rémunérés et moins stables, ce qui contribue à leur précarité économique.

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Le travail à temps partiel a un impact direct sur les pensions de retraite. En effet, les pensions de retraite sont calculées en fonction des revenus et de la durée de cotisation. Ainsi, les personnes qui travaillent à temps partiel ou qui occupent des emplois précaires cotisent moins pour leur retraite. De plus, le système de retraite français, qui se base sur les 25 meilleures années de salaire, pénalise particulièrement les personnes qui ont travaillé à temps partiel ou qui ont eu des emplois précaires. Par conséquent, les femmes, qui sont plus susceptibles de travailler à temps partiel ou d’occuper des emplois précaires, reçoivent des pensions de retraite inférieures à celles des hommes.

Les interruptions de carrière pour le soin des enfants ou des proches âgés

Les interruptions de carrière pour prendre soin des enfants ou des proches âgés sont une réalité pour de nombreuses femmes. Selon les données de l’Insee, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de prendre un congé parental ou de réduire leurs heures de travail pour s’occuper de leurs enfants. De plus, elles sont souvent celles qui assument la majorité des responsabilités de soin lorsqu’un membre de la famille tombe malade ou devient dépendant.

Un exemple concret est celui de Joëlle Rondeau, une jeune retraitée de 63 ans, qui a interrompu sa carrière à plusieurs reprises pour élever ses trois enfants et a également travaillé à temps partiel. En conséquence, sa pension s’élève à 1 126,17 euros par mois, ce qui est nettement inférieur à la moyenne des hommes qui touchent en moyenne 1 931 euros par mois à la retraite (source : Franceinfo).

Ces interruptions de carrière ont un impact direct sur les pensions de retraite des femmes. En effet, les pensions sont généralement calculées sur la base des meilleurs salaires annuels d’une personne tout au long de sa carrière. Ainsi, les périodes d’inactivité ou de travail à temps partiel peuvent réduire considérablement le montant de la pension de retraite.

De plus, le système de retraite actuel ne compense pas suffisamment ces interruptions de carrière. Même si certaines mesures, comme la pension de réversion ou les majorations de pension pour les parents de trois enfants et plus, visent à atténuer ces inégalités, elles ne suffisent pas à combler l’écart. En effet, même en tenant compte de ces mesures, les femmes continuent à percevoir des pensions 25 % inférieures à celles des hommes.

Les interruptions de carrière pour le soin des enfants ou des proches âgés sont une cause majeure de l’écart de pension entre les hommes et les femmes. Pour réduire cet écart, il est nécessaire de mettre en place des mesures qui reconnaissent et valorisent le travail de soin non rémunéré effectué par les femmes.

Les mesures pour atténuer l’écart de pension

Les majorations de trimestre pour les aidants

Les majoration de trimestre pour les aidants sont un mécanisme mis en place pour compenser les interruptions de carrière liées à la prise en charge d’enfants ou de proches dépendants. Ces crédits permettent aux aidants de continuer à accumuler des droits à la retraite pendant les périodes où ils ne travaillent pas ou travaillent moins pour prendre soin de leurs proches. Plusieurs mécanismes existent, comme la retraite anticipée pour ceux qui ont commencé à travailler jeune, le compte professionnel de prévention (C2P) pour les actifs qui ont exercé un métier dit “pénible” ou encore les majorations de durée d’assurance pour enfant.

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Cependant, l’efficacité de ces majorations de trimestre pour réduire l’écart de pension entre les hommes et les femmes est discutable. Selon un rapport de la Cour des comptes, plusieurs de ces mécanismes profitent plus aux hommes qu’aux femmes. Par exemple, parmi les retraités nés en 1950, seulement 5% des femmes ont bénéficié d’un départ anticipé pour carrière longue, contre 18% des hommes. De même, seulement 24% des salariés ayant acquis au moins un point fin 2020 étaient des femmes.

D’autres mécanismes, comme le minimum de pension (Mico) et les majorations de durée d’assurance pour enfants, profitent plus aux femmes. Cependant, ils ne suffisent pas à compenser les pertes de salaires associées aux interruptions de carrière. Par conséquent, malgré l’existence de ces majorations de trimestre pour les aidants, l’écart de pension entre les hommes et les femmes persiste.

Les défis persistants malgré les mesures d’atténuation

Malgré les mesures mises en place pour atténuer l’écart de pension entre les hommes et les femmes, plusieurs défis persistent. Certains mécanismes de solidarité, comme la retraite anticipée pour ceux qui ont commencé à travailler jeune ou le compte professionnel de prévention (C2P) pour les actifs qui ont exercé un métier dit “pénible”, profitent plus aux hommes qu’aux femmes. Par exemple, parmi les retraités nés en 1950, seulement 5% des femmes ont bénéficié d’un départ anticipé pour carrière longue, contre 18% des hommes. De même, seulement 24% des salariés ayant acquis au moins un point fin 2020 étaient des femmes.

La persistance de ces défis malgré les mesures d’atténuation s’explique par plusieurs facteurs. Premièrement, les critères de pénibilité retenus pour le C2P renvoient principalement à des métiers masculins. Deuxièmement, certaines mesures, comme la majoration de pension pour les parents de trois enfants ou plus, contribuent à augmenter les écarts en euros de montant de pension entre les femmes et les hommes, car les pensions des pères qui en bénéficient sont en moyenne plus élevées que celles des mères.

En outre, la pension de réversion, qui permet de réduire les écarts de pension (passant de 40 à 28%), ne suffit pas à “préserver le niveau de vie de certaines catégories de femmes, en particulier celles dont les pensions sont les plus faibles”. À l’inverse, les femmes qui ont déjà des pensions élevées voient leur niveau de vie s’améliorer après le décès de leur conjoint.

Ces défis soulignent la nécessité d’une réforme plus profonde du système de retraite pour garantir l’égalité entre les hommes et les femmes. Cela pourrait impliquer de revoir les critères de pénibilité, de mieux cibler les dispositifs de réversion, et de repenser les mécanismes de solidarité pour qu’ils profitent plus équitablement aux femmes.

Conclusion

L’écart de pension entre les hommes et les femmes est un problème persistant qui a des implications profondes sur la qualité de vie des femmes à la retraite. Cet écart est principalement dû à des facteurs systémiques tels que les salaires inférieurs des femmes, l’emploi précaire et le travail à temps partiel, ainsi que les interruptions de carrière pour le soin des enfants ou des proches âgés. Malgré l’existence de mesures d’atténuation telles que les crédits de pension pour les aidants, l’écart de pension persiste en raison de défis tels que la prédominance des hommes dans les métiers pénibles et les pensions plus élevées des hommes qui bénéficient de certaines majorations de pension.

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Pour réduire l’écart de pension entre les hommes et les femmes, il est nécessaire de repenser le système de retraite et de mettre en place des mesures qui reconnaissent et valorisent le travail non rémunéré effectué par les femmes. Cela pourrait impliquer de revoir les critères de pénibilité, de mieux cibler les dispositifs de réversion, et de repenser les mécanismes de solidarité pour qu’ils profitent plus équitablement aux femmes.

Les références de cet article

Foire aux questions

Quel est l’écart de pension entre les hommes et les femmes ?

Les femmes gagnent en moyenne 40% de moins que les hommes à la retraite.

Quelles sont les principales causes de cet écart de pension ?

Les principales causes de cet écart sont les salaires inférieurs des femmes, l’emploi précaire et le travail à temps partiel, ainsi que les interruptions de carrière pour le soin des enfants ou des proches âgés.

Qu’est-ce que les majorations de trimestre pour les aidants ?

Les majorations de trimestre pour les aidants sont un mécanisme qui permet aux aidants de continuer à accumuler des droits à la retraite pendant les périodes où ils ne travaillent pas ou travaillent moins pour prendre soin de leurs proches.

Ces majorations de trimestre pour les aidants sont-ils efficaces pour réduire l’écart de pension ?

L’efficacité de ces majorations de trimestre pour réduire l’écart de pension est discutable. Certains mécanismes profitent plus aux hommes qu’aux femmes, et ils ne suffisent pas à compenser les pertes de salaires associées aux interruptions de carrière.

Quels sont les défis persistants malgré les mesures d’atténuation ?

Les défis persistants comprennent la prédominance des hommes dans les métiers pénibles et les pensions plus élevées des hommes qui bénéficient de certaines majorations de pension.

Quelles sont les perspectives pour l’avenir en termes de réduction de l’écart de pension entre les hommes et les femmes ?

Pour réduire l’écart de pension, il est nécessaire de repenser le système de retraite et de mettre en place des mesures qui reconnaissent et valorisent le travail non rémunéré effectué par les femmes. Cela pourrait impliquer de revoir les critères de pénibilité, de mieux cibler les dispositifs de réversion, et de repenser les mécanismes de solidarité pour qu’ils profitent plus équitablement aux femmes.

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